Type de texte | source |
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Titre | Entretiens sur la vie et les ouvrages des plus excellens peintres anciens et modernes, vol. 4 |
Auteurs | Félibien, André |
Date de rédaction | |
Date de publication originale | 1685 |
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Editeur moderne | |
Date de reprint | Reprint Genève, Minkoff, 1972 |
, p. 76
Il y avoit encore dans le Temple d’Antoine une image d’Hercule de la main de ce grand homme, amis le portrait qu’il fit d’Alexandre tenant un foudre à la main, et qui fut mis dans le Temple de Diane à Epheze, passoit pour une merveille de l’Art. Ce ne fut pas le seul qu’il fit de ce Conquerant [[4:suite : Apelle et Alexandre]]
Dans :Apelle, Alexandre au foudre(Lien)
(VIIe Entretien), p. 198-199
Cet ouvrage[[5:le Massacre des Innocents du Guide.]] où il prit beaucoup de soin, fut si estimé, que le Cavalier Marin, pour le rendre encore plus célebre, composa un madrigal que je n’ay pas oublié, et que vous ne serez pas fâché d’entendre.
Che fai, Guido, che fai
La man che forme angeliche depigne,
Tratta hor opre sanguigne ?
Non vedi tu, che mentre il sanguinoso
Suol de’fanciulli ravvivando vai ,
Nova morte gli dai ?
Fabro gentil, ben sai,
Ch’ancor tragico caso e caro oggetto
E che spesso l’horror va con diletto.
La pensée du poëte est belle, dit Pymandre, et se rapporte à ce que dit Aristote, que l’Art a cela de particulier, de rendre agréable ce qui feroit horreur dans la nature, comme lorsqu’on représente des sujets de cruauté, ou des objets hideux, qui ne déplaisent point en peinture.
Dans :Cadavres et bêtes sauvages, ou le plaisir de la représentation(Lien)
, VIIIème Entretien (numéro t. IV ) , p. 307
Et pour l’hiver, il[[5:Poussin.]] a peint le Déluge. Quoique ce dernier soit un sujet qui ne fournisse rien d’agreable, parce que ce n’est que de l’eau, et des gens qui se noyent, il l’a traité néanmoins avec tant d’art et de science, qu’il n’y a rien de mieux exprimé.
Dans :Cadavres et bêtes sauvages, ou le plaisir de la représentation(Lien)
, VIIIe Entretien , p. 396-397
C’est ainsi qu’il[[5:Poussin.]] en a usé en d’autres rencontres quand, pour faire mieux connoistre les lieux où les choses se sont passées, il en a donné quelques marques particulieres, soit par la magnificence des bastimens, soit par les divinitez des eaux qu’il a representées sous differentes figures ; soit par les animaux particuliers à chaque païs, ainsi que le faisoit le peintre Néacles, qui pour marquer le fleuve du Nil, mettoit ordinairement un crocodile tout proche. Dans le tableau où le Poussin a representé le petit Moïse trouvé sur les eaux, et qui est dans le Cabinet du Roy, on voit une ville remplie de palais magnifiques et de hautes pyramides, qui font assez connoistre que c’est Memphis la capitale d’Egypte.
Dans :Néalcès et le crocodile(Lien)
(VIIe Entretien), p. 161
Il[[5:Le Dominiquin.]] travailla donc dans l’Ecole des Caraches avec une assiduité nompareille, à copier les ouvrages d’Augustin, tâchant non seulement de bien imiter tous les contours des figures qu’il avoit devant luy, mais encore d’entrer dans l’expression des passions et les mouvemens qu’il voyoit représentez, s’appliquant fortement à en concevoir les raisons, aussi-bien qu’à les desseigner exactement.
Dans :Polos, si vis me flere(Lien)
, p. 183-184
[[5:Le Dominiquin.]] étant persuadé qu’un peintre, pour bien réüssir, doit entrer dans une parfaite connoissance des affections de l’esprit et des passions de l’ame ; qu’il doit les sentir en luy-mesme, et s’il faut ainsi dire, faire les mesmes actions, et souffrir les mêmes mouvemens qu’il veut représenter : ce qui ne se peut au milieu des distractions. Aussi on l’entendoit quelquefois parler en travaillant, avec une voix languissante et pleine de douleur, ou tenir des discours agréables et joyeux, selon les divers sentimens qu’il avoit l’intention d’exprimer. Mais pour cela, il s’enfermoit dans un lieu fort retiré, pour n’être pas apperçu dans ces différens états, ny par ses élèves, ny par ceux de sa famille ; parce qu’il lui estoit arrivé quelquefois, que des gens qui l’avoient vu dans ces transports, l’avoient soupçonné de folie. Lorsque dans sa jeunesse il travailloit au tableau du martyre de Saint André qui est à S. Gregoire, Annibal Carrache estant allé pour le voir, le surprit comme il estoit dans une action de colère et menaçante. Après l’avoir observé quelque temps, il connut qu’il représentoit un soldat qui menace le S. Apostre. Alors ne pouvant plus se tenir caché, il s’approcha du Dominiquin, et en l’embrassant, luy avoüa qu’il avoit dans ce moment-là beaucoup appris de luy.
Dans :Polos, si vis me flere(Lien)
(Ier Entretien), p. 87
Du temps de Jules Cesar, poursuivis-je, il y eut à Rome un Thimomachus de Bizance qui fit plusieurs tableaux pour cet Empereur, et entre autres un Ajax et une Medée, dont il luy fit payer quatre-vingt talens. [[4:suite : Ludius]]
Dans :Timomaque, Ajax et Médée(Lien)